Le sport comme accélérateur de croissance
Le sport, comme toutes les autres strates de l’économiques, a beaucoup souffert de la crise sanitaire et continue de subir les conséquences néfastes du Covi19. Néanmoins, contrairement à d’autres activités, il possède en lui des capacités de résilience capables de le maintenir à flot. C’est pour cette raison qu’il faut défendre ce secteur.
Un poids économique de plus de 3% du PIB, 400.000 emplois créés par an entre les activités publiques et les activités privées, une croissance continue et pérenne. Le secteur du sport dispose en lui des caractéristiques fortes qui font de lui un poids important dans l’économie. Pourtant, il est régulièrement galvaudé et relégué au rang de la figuration dans les grandes décisions politiques.
Il n’y a qu’à voir les différents plans d’aide qui ont été votés depuis 2020 et le début de la crise sanitaire. Comparable, d’un point de vue économique, au secteur de la culture, le sport n’a bénéficié d’un plan d’aide spécifique que de 480 millions d’euros contre plus de 2 milliards pour la culture. Le pass’sport, qui a récemment été renouvelé par le gouvernement d’Elisabeth Borne, ne concerne que les enfants mineurs et les étudiants boursiers, et ne monte qu’à 50€ alors que le pass culture avait atteint, lors de sa mise en place, en 2021, 300€.
L’objectif ici n’est pas de confronter la culture au sport, de les opposer, mais plus précisément d’illustrer à quel point les préjugés ont la vie dure pour un secteur générateur d’emplois et d’activités économiques. Déjà, en 2014, la ministère des sports de l’époque, Valérie Fourneyron, avait précisé les intérêts à défendre et à mettre en avant les activités sportives. Parce qu’elles pesaient fortement sur l’économie, tant pour un intérêt économique que pour un intérêt social et sociétal. Cette dernière avait alors été à l’initiative de la création d’un observateur économique du sport indépendant, chargé de faire la lumière sur ses prouesses économiques.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que ses résultats sont éclairants. Le sport soutient l’emploi durablement et tire vers le haut la croissance et l’économie. En 10 ans, la croissance a été supérieure de plus de 1 point à la croissance moyenne macroéconomique. Elle a créé des emplois durables et soutenu l’activité.
L’autre point important à mettre en avant, élément qui avait déjà été relevé par l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) en 2004 est sa capacité de résilience. Comme le secteur du luxe, le sport résiste aux aléas conjoncturels. Après chaque crise, alors que l’économie bat de l’aile et subit des pertes importantes, des destructions d’emplois et des faillites financières, le sport tient. Cela est consubstantiel au sport : quoi qu’il se passe, quoi qu’il arrive, les gens continueront à pratiquer une activité sportive, à suivre leur équipe préférée, à se déplacer à une manifestation ou un évènement sportif, à acheter une paire de basket ou un survêtement.
En microéconomie, on parle de biens non-substituables. Quand une crise vient, quand le pouvoir d’achat baisse, les consommateurs doivent faire des choix et substituer tel bien par tel autre. C’est la crise, on va réduire sa consommation de produits particuliers parce qu’on a du mal à finir le mois. Pas en sport, où on continuera, quoi qu’il arrive, à faire du sport et à supporter son équipe.
Alors oui, durant le covid, les entreprises d’activités sportives, selon les chiffres du Cosmos, le syndicat des professionnels du sport, ont beaucoup soufferts et beaucoup perdus. 75% des structures interrogées et capables de l’estimer ont déclaré avoir subi des pertes de chiffre d’affaires en 2021 (par rapport à 2019), elles ont été inférieures à 20% dans 61,3% des cas. Et 7,5% ont néanmoins affiché des pertes de CA supérieures à 40%. Mais à échelle globale, le sport a pu résister. Parce que même si certains ont renoncé à s’inscrire à une salle de sport ou n’ont pas renouvelé leur licence sportive, ils ont continué à courir ou à aller tractionner dans un parc, ils ont continué à supporter leur club de cœur et à suivre les résultats. Et ainsi, la croissance sportive s’est maintenue, malgré la conjoncture et le contexte.
C’est ce qu’il faut souligner, ce qu’il faut préciser et mettre en avant. Le sport est un secteur résilient, résistant, générateur d’emplois et de croissance, sans compter le bien-être qu’il assure et la prévention des maladies cardio-vasculaires et la lutte contre l’obésité. C’est un secteur durable et pérenne. Rien qu’en 2022, on estime que sa croissance devrait être supérieur, a minima, de 0,3 point à la croissance totale. C’est à ce titre qu’il doit être défendu en permanence et continuellement. C’est à ce titre que la Sport Management School, comme beaucoup d’autres écoles de formation des cadres de l’économie du sport, continuera longtemps à assurer la continuité et la défense de ce secteur.